Le système digestif

Structure histologique commune de la paroi digestive: les quatres couches

 

  • La MUQUEUSE comportant l’épithélium, le chorion (ou lamina propria) et la musculaire muqueuse (ou muscularis mucosæ)- L’épithélium est un épithélium de revêtement constitué de cellules juxtaposées et jointives. À l’interface entre l’épithélium et le chorion, il y a la membrane basale. Le chorion correspond à du tissu conjonctif lâche. La musculaire muqueuse est constituée des cellules musculaires lisses
  • La SOUS-MUQUEUSE, tissu conjonctif contenant des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Dans la sous-muqueuse se trouve le plexus nerveux de Meissner
  • La MUSCULEUSE, constituée de différentes couches de cellules musculaires lisses. Le plus souvent, il y a deux couches épaisses avec une orientation différente des cellules musculaires lisses (couche circulaire interne et couche longitudinale externe). Entre les deux couches de la musculeuse se trouve le plexus nerveux myentérique d’Auerbach et des cellules de Cajal (cellules « pacemaker » qui contrôlent le rythme du péristaltisme) ;
  • L’ADVENTICE (ou sous-séreuse pour le tube digestif situé dans le péritoine). Il s’agit aussi de tissu conjonctif souvent riche en adipocytes (aspect graisseux).
Structure de la paroi digestive
Aspect histologique de la paroi digestive
L’appareil digestif humain
La digestion est le fait de phénomènes mécaniques et chimiques, souvent déclenchés par des voies nerveuses préalablement stimulées. On distingue ainsi deux types d’innervation:

 

  • une innervation végétative extrinsèque: les messages nerveux sont issus du système nerveux central.
  • une innervation végétative intrinsèque: via des plexus nerveux: les messages nerveux sont issus de neurones localisés en totalité dans la paroi du tube digestif [système nerveux entérique]. Le PLEXUS MYENTERIQUE (ou d’AUERBACH) est responsable du contrôle moteur. Le PLEXUS SOUS-MUQUEUX (de MEISSNER) est impliqué dans les sécrétions gastro-intestinales et le débit sanguin local.

Pour répondre à ces innervations, la paroi du tube digestif contient trois catégories de récepteurs sensoriels qui réagissent à des stimuli locaux:

  • des CHEMORECEPTEURS
  • des MECANORECEPTEURS
  • des OSMORECEPTEURS (sensibles notamment à la concentration en sel)

La stimulation de ces récepteurs déclenchent des réflexes nerveux ou la sécrétion d’hormones qui modifient l’activité des cellules effectrices du tube digestif.

  • les cellules des muscles lisses, dont dépend la motilité
  • les cellules des glandes exocrines, dont dépend la sécrétion des sucs digestifs
  • les cellules des glandes endocrines, dont dépend la sécrétion d’hormones gastro-intestinales.
L’estomac est situé dans les régions épigastrique, ombilicale et hypochondriale gauche de la cavité abdominale. Il possède deux sphincters à ses extrémités: le sphincter cardial qui fait suite à l’oesophage et le sphincter pylorique qui précède le duodénum. Il est divisé en trois régions:

  • Le FUNDUS en haut
  • Le CORPS au milieu
  • L’ANTRE en bas

La muqueuse gastrique est constituée d’un épithélium cylindrique simple composé de cellules à mucus. Ce revêtement présente de nombreuses invaginations, les cryptes (composées de cellules souches qui assurent le renouvellement de la muqueuse tous les 3 jours) de l’estomac (100 orifices/m²) ,qui se prolongent jusqu’aux glandes gastriques composées de cellules endocrines et exocrines qui sécrètent le suc gastrique.

Les phases mécaniques de la digestion gastrique:

  • Le REMPLISSAGE: relaxation réflexe déclenchée par l’arrivée du bol alimentaire (nerf X) permettant l’augmentation de volume de l’estomac (de 50mL vide à 4L)
  • Le STOCKAGE GASTRIQUE: les cellules « Pacemaker » interstitielles de CAJAL (CIC) génèrent des ondes de dépolarisation lentes qui se propagent le long des fibres lisses jusqu’au pylore à la vitesse de 1cm/sec.
  • Le BRASSAGE: les fortes contractions péristaltiques de l’antre permettent de broyer, malaxer, homogénéiser les aliments et les mélanger au suc gastrique pour produire le CHYME.
  • L’EVACUATION: processus sélectif, les liquides et le chyle sont évacués rapidement, les fragments solides sont retenus et broyés au niveau de l’antre, les graisses sont évacuées en dernier du fait de leur caractère hydrophobe.

Le SUC GASTRIQUE est composé de:

  • essentiellement d’eau
  • de sels minéraux
  • de mucus qui lubrifie la paroi gastrique et la protège de l’acidité
  • d’acide chlorhydrique (HCl) sécrétée par les cellules pariétales ou oxyntiques (au niveau des glandes gastriques). Cette acidité permet l’activation du pepsinogène en pepsine, la dénaturation des protéines alimentaires, la destruction des micro-orgnanismes (rôle bactéricide).
  • de la pepsine donc qui est une protéase (enzyme) qui dégrade les protéines alimentaires.
  • du facteur intrinsèque, glycoprotéine nécessaire à l’absorption de la vitamine B12 dans l’iléon.
Digestion et absorption au niveau de l’intestin grêle qui se compose de 3 segments:

 

  • le DUODENUM dans lequel le conduit cholédoque (vésicule biliaire) et le conduit pancréatique s’y abouchent.
  • le JEJUNUM dans lequel a lieu les processus d’absorption des glucides, lipides, protides, eau et minéraux.
  • l’ILEON qui se termine par la valvule iléo-caecale qui contrôle le flux de matériel allant de l’iléon au caecum. Lieu spécifique d’absorption: vitamine B12 et sels biliaires.
  • d’un point de vue histologique, on retrouve des VALVULES CONNIVENTES ou PLIS CIRCULAIRES (qui sont des replis profonds qui font tourner le chyme sur lui-même, facilitent le mélange avec le suc intestinal et son déplacement en est ralentit.)
  • mais également des VILLOSITES INTESTINALES qui sont des saillies digitiformes avec au centre de chacune d’elles un réseau de capillaires sanguins ainsi qu’un VAISSEAU CHYLIFERE qui captent les substances absorbées par les cellules épithéliales. Entre les villosités se trouvent des invaginations qui conduisent aux glandes intestinales (les CRYPTES de LIEBERKUHN) qui possèdent des cellules sécrétrices d’eau et d’électrolytes qui composent le suc intestinal avec le mucus.
  • ainsi que des MICROVILLOSITES qui sont des replis des cellules de l’intestin grêle (ou ENTEROCYTES) et qui forment la bordure en brosse de la paroi intestinale. Ainsi la superposition des différents plis de la muqueuse intestinale représentent près de 200 à 250 m². Les PLAQUES de PEYER empêchent le passage des bactéries dans le sang.
Les sécrétions pancréatiques forment le suc pancréatique, sécrété à raison de 1 à 1,2L/j. Ces sécrétions sont produites et libérées par les acini (un acinus) (sacs glandulaires) pancréatiques, composants exocrines de la glande. Avant de pénétrer dans le duodénum, la canal pancréatique (ou canal de Wirsung) se réunit avec la canal BILIAIRE commun ou canal CHOLEDOQUE. Ce canal commun s’ouvre dans le duodénum au niveau de l’ampoule hépato-pancréatique ou ampoule de VATER. Les cellules des acini pancréatiques sont à l’origine des deux composants du suc pancréatique.

  • Les ENZYMES PANCREATIQUES: les protéases (enzymes qui brisent les liaisons peptidiques des protéines), la lipase pancréatique (enzymes qui aident à digérer les graisses, en scindant les triglycérides en glycérol et en acides gras) l’amylase pancréatique (enzymes qui aident à digérer les glucides), et des nucléases (enzymes qui catalysent la scission des acides nucléiques).
  • La SOLUTION AQUEUSE ALCALINE est produite par les cellules des canaux intercalaires (cellules ductales) qui sécrètent une solution alcaline riche en bicarbonate (HCO3-) qui ont pour fonction de neutraliser le chyme acide provenant de l’estomac et assurer un environnement favorable à l’action des enzymes pancréatiques.
 
L’unité fonctionnelle du foie est le lobule hépatique. C’est un hexagone d’hépatocytes (cellules du foie) dont le centre est occupé par la veine centro-lobulaire.
Le foie est le plus volumineux et le plus important des organes ayant une fonction métabolique. Ses principales fonction, en plus de la digestion:

  • métabolisme des principaux nutriments (glucose, acides gras, acides aminés, etc…) après leur absorption par le tube digestif
  • détoxification de déchets et d’hormones ainsi que de médicaments et d’autres composés organiques
  • site du métabolisme de l’ammoniac résultant du catabolisme des protéines. Les hépatocytes captent NH3 (ammoniac) et le transforment en urée, éliminée par les reins
  • synthèse de protéines plasmatiques: albumine, transferrine, facteurs de coagulation…
  • stockage de glycogène, de lipides, de fer, de cuivre et de nombreuses vitamines
  • élimination de globules rouges vieillis grâce aux macrophages résidents (cellules de Kupffer)
  • excrétion du cholestérol et de la bilirubine (produit de dégradation de l’hème de l’hémoglobine des érythrocytes vieillis)
La vésicule biliaire est un sac musculeux logé dans une dépression de la face postérieure du foie. Son col se prolonge par la canal cystique qui est rejoint par le canal hépatique commun. Les deux formant le canal biliaire commun ou canal cholédoque. Ce canal abouche dans le duodénum au niveau de l’ampoule de Vater, vers où converge également le canal pancréatique ou canal de Wirsung. La bile est un sécrétion aqueuse alcaline (riche en HCO3-) contenant des électrolytes et des substances organiques: sels biliaires, cholestérol et phospholipides. Les sels biliaires assurent la solubilisation des lipides, facilitant ainsi la dégradation de ces derniers par la lipase pancréatique.