Les antihypertenseurs

Concernant la prise en charge de l’hypertension artérielle essentielle

Une hypertension repose à la fois sur les valeurs de la pression artérielle et sur le niveau de risque cardio-vasculaire global (RCV). L’HTA est définie par une PAS >= à 140 mmHg et/ou une PAD >= 90 mmHg, mesurées et confirmées par des mesures au cours de consultation successives, sur une période de 3 à 6 mois. En complément il est possible d’avoir recours à une MAPA (Mesure Ambulatoire de la Pression Artérielle) sur 24h00 pour corroborer les précédentes mesures effectuées.

 

Les examens complémentaires réalisés dans le cadre du bilan initial sont:
Créatininémie et estimation du DFG (formule de Cockcroft et Gault)
Bandelette réactive urinaire (protéinurie, hématurie) et quantification si positivité
Kaliémie
Prélèvements à jeun: glycémie, cholestérol total et HDL-cholestérol, triglycérides, calcul du LDL-cholestérol (formule de Friedewald)
ECG de repos

 

Les facteurs de risque utilisés pour estimer le RCV (Risque Cardio-Vasculaire) global
Âge (> 50 ans chez l’homme et > 60 ans chez la femme)
Tabagisme (tabagisme actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans)
Antécédents familiaux d’accident cardio-vasculaire précoce (Infarctus du myocarde chez les parents, Accident Vasculaire Cérébral)
Diabète (diabète traité ou non traité)
Dyslipidémie

 

Autres paramètres à prendre en compte pour la prise en charge du patient hypertendu
Obésité IMC >= 30 kg/m2
Sédentarité (absence d’activité physique régulière)
Consommation excessive d’alcool (plus de 3 verres de vin par jour chez l’homme et 2 verres par jour chez la femme)

 

Choix des hypertenseurs
Cinq classes d’antihypertenseurs recommandées en première intention dans l’HTA essentielle non compliquée.
 
Les diurétiques thiazidiques favorisent l’élimination d’eau et de sel par les reins, diminuant de ce fait le volume de liquide qui circule dans les artères et abaissant la pression qui s’exerce sur leur paroi. Certains d’entre eux sont responsables d’une baisse du taux de potassium dans le sang qui doit être surveillé.
 
Les bêtabloquants entraînent un ralentissement de la fréquence cardiaque et une diminution de la force de contraction du cœur. Ils bloquent l’action d’hormones telles que l’adrénaline en prenant la place de ces dernières sur les récepteurs mais provoquent moins de réaction de la part du récepteur.
Les bêtabloquants sont généralement prescrits aux personnes hypertendues ayant déjà subi un infarctus du myocarde, souffrant d’angine de poitrine ou dont la fréquence cardiaque de repos est rapide. Des effets secondaires le plus fréquemment rencontrés sont des troubles digestifs, une fatigue, une sensation de pieds et de mains froids, un ralentissement du rythme cardiaque, des troubles du sommeil et des troubles de l’érection.
 
Les inhibiteurs calciques ou antagonistes du calcium, freinent l’entrée du calcium dans les muscles responsables de la contraction des artères. Ils entraînent ainsi la baisse de la tension artérielle par relâchement des artères. Ils sont également utilisés pour traiter l’angine de poitrine. Des effets secondaires le plus fréquemment rencontrés sont des céphalées, vertiges, oedèmes des membres inférieurs, flush vasomoteur et bradycardie sinusale.
 
Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) bloquent la production de l’angiotensine, une hormone produite par les reins, qui favorise la contraction des vaisseaux. Les IEC sont utilisés chez des personnes hypertendues qui présentent également des troubles cardiaques. Des effets secondaires le plus fréquemment rencontrés sont des hypotensions orthostatiques, de la toux.
 
Les antagonistes de l’angiotensine II (ARA II ou SARTAN) s’opposent à l’action de l’angiotensine qui favorise la contraction des vaisseaux.

 

Choix d’une association thérapeutique

 

Choix du traitement hypertenseur basé sur des essais contrôlés
Indications spécifiquesClasses thérapeutiques préférentielles
Sujet âgé, hypertension systoliqueDiurétique thiazidique
Inhibiteur calcique dihydropyridine de longue durée d’action
Néphropathie diabétique (type 1)
à partir du stade de microalbuminurie
IEC ou ARA II
Diurétique thiazidique
Diurétique de l’anse (si IR sévère)
Néphropathie diabétique (type 2)
à partir du stade de microalbuminurie
ARA II ou IEC
Diurétique thiazidique
Diurétique de l’anse (si IR sévère)
Néphropathie non diabétiqueIEC ou ARA II
Diurétique thiazidique
Diurétique de l’anse (si IR sévère)
Cardiopathie post IDMIEC
Bêtabloquant
Maladie coronarienneBêtabloquant
Inhibiteur calcique de longue durée d’action
Insuffisance cardiaque systoliqueDiurétique thiazidique
Diurétique de l’anse
IEC (1re intention) ou ARA II (en cas d’intolérance IEC)
Bêtabloquant
Antialdostérone (aux stades III et IV de la NYHA)
Hypertrophie ventriculaire gaucheARA II
Diurétique thiazidique
Antécédents d’accident vasculaire
cérébral
Diurétique thiazidique
Diurétique thiazidique et IEC